top of page

#RegardsCroisésSurLePEM : DEVELOPPEMENT LOCAL, CAS DU KERE


L’insécurité alimentaire sévit à Madagascar depuis près d’un siècle et les dirigeants qui se sont succédés durant cette période n’ont toujours pas résolu ce problème. Le Kere dans le Sud de Madagascar, frappant plus de 97% de la population de l’Androy en est l’exemple le plus récurrent et le plus dramatique. Les répercussions, non seulement sur le plan humanitaire et sanitaire mais aussi sur le plan social et économique aggravées par la pandémie de COVID 19, sont à l’origine d’un flux migratoire inquiétant. La solution basée uniquement sur l’approvisionnement en eau potable et l’alimentation inscrit dans le velirano du PEM devrait être élargie car la problématique est multisectorielle. D’une part, la majorité des mesures mises en place pour résoudre ce fléau demeurent inabouties ou non viables, et d’autre part, sur le plan économique, le Sud a la triste réputation d’être un « cimetière de projets ».


Le défi du Sud est de mettre en branle les bases pour un développement durable tout en palliant à l’urgence humanitaire du Kere. Les solutions existent mais souvent, le problème réside dans leur mise en œuvre. Les auditeurs du CEDS proposent de mettre l’accent sur une bonne gouvernance dans toutes les interventions.


1) Impliquer les populations dans la recherche de solutions En effet, une des raisons du manque de réussite des projets antérieurs est que les solutions ont été imposées par des techniciens sans vraie validation ni appropriation par les populations locales. Toute intervention doit répondre à des besoins réels priorisés par les personnes concernées et identifiés par des méthodes non intimidantes. La dimension culturelle sera grandement prise en compte à travers les échanges avec des Olobe et Ampanjaka tout en les incitant à s’ouvrir à d’autres horizons pour contribuer au développement de la région.


2) Tirer les leçons de toutes les initiatives antécédentes et ne pas tout réinventer. Plusieurs initiatives ont eu un effet positif mais n’ont pas pu être continués pour diverses raisons. Ainsi, il faudrait revoir la mise en place de l’organe de gestion et de coordination de toutes les interventions nécessaires qui devra rechercher la satisfaction des vrais besoins plutôt que tout juste répartir des aides accordées. Par ailleurs, certaines initiatives comme le projet Farimbona visant la valorisation des impacts pour le capital humain, sous le leadership de la primature avec le concours et l’assistance technique de différents partenaires, répondent bien à des besoins et devraient être poursuivies.


A titre indicatif, la liste des projets en cours : - Projet Mihonjo financé par la Banque Mondiale - Pipeline de Ravalomanana : Remis en état par le Ministère de l’Eau (accès en eau potable pour la population) - Transformation d’eau de mer en eau douce - Projet FAFY de la Banque Mondiale pour la nutrition - Opération Kere à Madagascar avec GRET - Intervention de PAM avec le financement de la BAD - Financement de USAID pour la lutte contre l’insécurité alimentaire (Firanga, Maharo et Fiovana)



3) Investir dans le Sud pour l’émergence, à savoir, augmenter le nombre d’entreprises de production et de transformation dans les régions mais également renforcer les infrastructures de base pour tous les secteurs, notamment l’accès en eau potable, les soins de qualité, un revenu mensuel stable pour une qualité de vie meilleure et un niveau de sécurité tolérable. En plus de créer des emplois, ces investissements apporteront à moyen terme plus de résilience et de cohésion à la population pour leur permettre de participer pleinement à l’émergence du pays.


4) Renforcer les projets de PPP

La problématique de développement des régions doit être déclenchée par de nouveaux regards portés sur une coopération constructive et dynamique entre l’Etat et les entreprises locales, soit le développement du « Partenariat Public-Privé ».

Des solutions pérennes sont de mises afin de pouvoir en sortir de la situation du KERE dans le sud et cela doit être relaté dans les différents partenariats avec le secteur privé.

A cet effet, les structures décentralisées de l’Etat peuvent s’appuyer sur les compétences et ressources du secteur privé afin de réaliser ses programmes locaux d’investissement public et ainsi améliorer la qualité des services à la population et leur bien être en vue du développement local.

Toutefois, les projets de partenariat devraient toujours être établis dans la considération des besoins réels de la population exemple par une approche de participation citoyenne et de la région concernée. L’accompagnement du responsable ministériel est toujours de mise pour encadrer les acteurs locaux sur le plan technique et un système de suivi évaluation de chaque projet d’une manière systématique au niveau local et nationale afin d’assurer une bonne gouvernance.


5) Décentraliser de la sécurité

La sécurité qui est un domaine de souveraineté nationale est le premier garant du développement local. Toutefois, sa décentralisation ne semble pas encore constituer une priorité. Les responsables locaux ont chacun leur rôle défini dans le domaine de la sécurité mais avec peu d’effectivité faute de moyens, de capacités ou de pouvoirs. Le système d’organe mixte de conception au niveau des préfectures reste à améliorer et renforcer en matière de moyens. A titre d’illustration, le décret 96.898 fixant les attributions du Maire stipule que le Maire est le premier responsable de la sureté, de la tranquillité et de la salubrité publique dans sa circonscription alors que souvent, il ne dispose pas des moyens, capacités et pouvoirs pour y faire face. La déconcentration des forces de l’ordre parallèlement aux structures administratives locales présentent des résultats encourageants. Toutefois, l’augmentation des effectifs reste toujours un défi majeur afin d’assurer la proximité des forces de sécurité auprès de la population.



Comentários


Post: Blog2_Post
  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

©2021 par GCC

bottom of page