top of page

#RegardsCroisésSurLePEM : PROPOSITIONS POUR LES AUTRES SECTEURS

A part pour les cinq thèmes précédents, les auditeurs ont identifié des contributions ponctuelles à apporter à différents secteurs du PEM et qui pourraient améliorer l’efficacité de sa mise en œuvre.

Parmi ces propositions, ils recommandent de :


1. Appuyer l’agriculture


Madagascar couvre 587 000 km² dont 80 000 sont cultivables et seulement 26 000 soit 31% sont cultivés malgré des sols et un climat favorables. L’agriculture intensive pourrait constituer un levier de développement pour lutter contre la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée pour toutes les régions. Les actions à mener consisteront à :

- Faciliter l’accès à la terre à travers le remembrement et la délivrance de titres fonciers

- Tirer la demande par la transformation des produits pour une plus grande valeur ajoutée

- Améliorer la productivité en distribuant de l’engrais et des semences de bonne qualité

- Élaborer un programme d’intensification agricole

- Financer efficacement des agriculteurs par la création de comptes épargne dédiés à l’agriculture.


2. Lancer l’industrialisation locale


Madagascar dépend beaucoup des importations pour sa consommation de biens manufacturés. D’autre part, ses exportations se basent beaucoup sur des produits pas ou peu transformés à l’exemple du nickel ou de la vanille. Il est primordial de promouvoir l’industrialisation pour rétablir la balance commerciale et initier la relance économique. Les actions à entreprendre devront tendre à :

- Augmenter la valeur ajoutée de nos produits à l’exportation

- Développer la production de produits de substitution à l’importation

- Valoriser les avantages comparatifs de Madagascar

- Promouvoir la technologie et la modernisation dans les méthodes de production

- Faciliter, voire favoriser les investissements et le financement des industries, notamment dans les régions défavorisées


3. Élargir l’accès à l’énergie.


Le problème énergétique est crucial si l’on veut développer les infrastructures et l’industrie à Madagascar. Les investissements réalisés dans le domaine que ce soit par l’Etat ou par des opérateurs privés demeurent insuffisants par rapport aux besoins actuels de la population et plus particulièrement par rapport aux besoins liés à la création de nouvelles unités industrielles.


La modernisation des équipements de la JIRAMA est incontournable pour que cette société puisse augmenter sa capacité de production. Cet effort doit aussi s’accompagner par des réformes de fond dans sa gestion, à savoir, la revue des charges, les recouvrements en plus de la révision des tarifs déjà en cours. A noter que concernant la JIRAMA, plusieurs recommandations ont été faites par les bailleurs de fonds qu’il serait temps de mettre en œuvre pour assainir à fond la société afin qu’elle puisse effectivement accompagner l’émergence.


L’incitation aux investisseurs privés en matière de production d’énergie verte (solaire, hydroélectrique et éolienne) est opportune avec le potentiel énorme, faiblement exploité en la matière. Aussi, des mesures telles que la facilitation de l’octroi de parcelles en vue d’installation d’unités de production énergétique, incitations fiscales (détaxation ou faible taxation des importations de matériels de production, système d’imposition favorable…) peuvent être envisagées pour développer les investissements dans ce secteur. L’augmentation de l’offre compétitives ne fera qu’augmenter les possibilités d’installation de nouvelles unités de transformation, créant plus de valeur ajoutée pour Madagascar.


4. Planifier le reboisement


La redéfinition du schéma national d’aménagement devrait inclure la préservation et la régénération des forêts à Madagascar afin de pallier aux conséquences du changement climatique. Aussi, pour accompagner le projet ambitieux du PEM de reboiser 40 000 hectares chaque année, les zones de reforestation doivent aussi être identifiées et protégées dans le cadre du schéma national d’aménagement du territoire. En effet, les aires protégées doivent être augmentées afin de limiter la dégradation très rapide de la nature et limiter les exploitations sauvages. Cette proposition renforce la proposition d’inclure l’environnement dans le socle Aménagement du Territoire et Infrastructures


5. Densifier le réseau de transport

En effet, la faible connectivité du réseau des transports particulièrement en milieu rural est un défi commun à tous les secteurs clés du développement. Elle entraîne une baisse des rendements agricoles et empêche de nombreuses industries agroalimentaires d’investir. Aussi, la priorité est de donner aux CTD les moyens nécessaires pour leur permettre de créer ou d’entretenir le réseau routier leur incombant. Cela ne passe pas toujours forcément par des subventions. En effet, en créant des infrastructures permettant d’augmenter les activités génératrices de revenus et en promouvant les investissements dans les CTD, les ressources de celles-ci augmenteront automatiquement, leur permettant de faire face à leurs responsabilités vis-à-vis de la population locale, dont l’entretien routier.

Par ailleurs, notre potentiel de transport fluvial mérite d’être exploité à plus grande échelle. Pour cela, des études doivent être menées pour augmenter les distances navigables et appuyer ainsi le réseau routier pour augmenter la circulation des biens et des personnes. Un chantier de dragage du canal des Pangalana a déjà̀ été mené en 2019. L’initiative mérite d’être continuée et développée sur toutes les voies fluviales navigables à Madagascar.


6. Améliorer l’accès à une santé de qualité

Dans l’amélioration de la qualité des offres de soins de santé, l’amélioration de l’environnement de travail des agents de santé (bâtiment, équipement, …) et la formation ou renforcement de capacité des agents de santé ne sont pas suffisamment évoqués. Dans les indicateurs, on ne parle que des nombres d’infrastructures et d’équipement, il faudrait également :

a) Augmenter le nombre d’agents de santé ayant reçu une formation continue ou ayant obtenu des remises à niveau pour un programme prioritaire donné

b) Renforcer les centres de formation régionale pour la formation continue des agents de santé (centre de perfectionnement régional).

Partant du constat d’une mauvaise répartition du personnel de santé et d’une mauvaise gestion du budget de l’Etat alloué à la santé, il serait opportun de :

- Mettre en place d’une caisse sociale santé alimentée par une cotisation symbolique annuelle

- Améliorer les services de santé au niveau des formations sanitaires publiques

- Protéger la population contre les risques financiers liés à leurs accès aux services de santé.




Posts récents

Voir tout
Elites coupables, levez-vous !

Ce fut le thème de la conférence de ce mercredi 12 mai sous la Direction scientifique du Professeur Emile KASY. 60 ans de Gouvernance...

 
 
 

コメント


Post: Blog2_Post
  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

©2021 par GCC

bottom of page